Depuis
le temps que je partage mon avis, il y a toujours un aspect de ma personnalité
qui a parfois posé problème : le fait que généralement j’aille
complétement à contresens des avis généraux sur les films, les livres ou les
jeux que tout le monde adore. Plus j’entends du bien, plus je lis des avis
positifs, plus je me dis qu’il y a un gros risque que je n’aime pas. Et bien
pour une fois, Le Prieuré de l’Oranger de Samantha Shannon m’a fait mentir !
Un monde divisé. Un reinaume sans héritière. Un
ancien ennemi s'éveille. La maison Berethnet règne sur l'Inys depuis près de
mille ans. La reine Sabran IX qui rechigne à se marier doit absolument donner
naissance à une héritière pour protéger son reinaume de la destruction, mais
des assassins se rapprochent d'elle... Ead Duryan est une marginale à la cour.
Servante de la reine en apparence, elle appartient à une société secrète de
mages.
De l'autre côté de l'Abysse, Tané s'est entraînée toute sa
vie pour devenir une dragonnière et chevaucher les plus impressionnantes
créatures que le monde ait connues. Elle va cependant devoir faire un choix qui
pourrait bouleverser son existence. Pendant que l'Est et l'Ouest continuent de
se diviser un peu plus chaque jour, les sombres forces du chaos s'éveillent
d'un long sommeil…
J’ai beaucoup
entendu parler de ce livre au moment où il a été traduit en français. Vendu
comme un roman mettant le féminisme en avant, comme un digne héritier des
romans de fantasy connus, j’ai commencé par rechigner un peu. Je me suis dit que
j’allais attendre que l’enthousiasme retombe afin de me faire mon propre avis.
Et puis le Pumpkin Autumn Challenge est arrivé, il rentrait parfaitement dans
une catégorie et était disponible à la bibliothèque donc…allons-y !
Disons
le tout de suite, c’est un gros pavé, écrit petit donc, pour moi, plutôt à destination des bons
lecteurs. De plus je l’ai souvent vu dans les catégories jeunesse ou Young
Adult… mais pas du tout ! C’est clairement un roman écrit pour un public adulte.
Il y a de la violence, des scènes de sexe, de la torture parfois et beaucoup de
psychologique qui à mon sens ne sont pas accessibles à un public adolescent.
Même
si j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire au début, j’ai été prise au
fur et à mesure par le style de l’auteur et par l’histoire. Les cents premières
pages ont été difficiles, je l’avoue, mais nécessaires pour comprendre les
enjeux autour des personnages et surtout pour saisir qui est qui et son
importance. C’est un univers extrêmement riche et travaillé. L’autrice donne
beaucoup de détails, prend le temps, fait accélérer l’intrigue quand il faut. Le
style est bon, sans être lourd. De ce point de vue c’est une réussite. La fin
est elle aussi réussie !
Concernant
les personnages, mais quel plaisir d’en avoir d’aussi bien travaillés !
Chacun a sa particularité, ils sont tous mis au même niveau (hommes comme
femmes), ce qui fait qu’on s’attache à tous. Aucun n’est tout blanc ou tout
noir, ils agissent parfois pour leur propre intérêt, parfois pour les autres.
Les événements les font vraiment évoluer et cela redonne un nouveau souffle à l’histoire.
J’ai une petite préférence pour le personnage d’Ead, qui est selon moi le
personnage le plus complexe et le mieux travaillé.
Les
thèmes abordés sont nombreux : le devoir, l’héritage familial, les liens
dans une communauté, l’amour, le féminisme… Mais ils sont tous parfaitement
distillés et servent l’intrigue. Tout est remarquablement bien expliqué et tout
parait logique au fur et à mesure de la lecture. L’autrice fait part de son
opinion à travers ses personnages de manière très subtile (je craignais que les
propos soient trop bruts mais pas du tout).
En
résumé, c’est un très bon roman. Autant je trouve qu’il se suffit à lui-même, une suite ne serait pas nécessaire, autant d’autres
histoires dans cet univers pour explorer son histoire m’intéresserait beaucoup.
Si vous êtes un lecteur averti, je vous conseille donc ce roman.
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