A couteaux tirés : Comédie noire d'anniversaire

 


Même si les salles de cinéma sont fermées depuis un moment, je ne peux que remercier les médiathèques de continuer à alimenter leur fonds avec les films récents sortis en DVD. C’est lors d’une petite excursion à la bibliothèque justement que j’ai trouvé A couteaux tirés !



Célèbre auteur de polars, Harlan Thrombey est retrouvé mort dans sa somptueuse propriété, le soir de ses 85 ans. L’esprit affûté et la mine débonnaire, le détective Benoit Blanc est alors engagé par un commanditaire anonyme afin d’élucider l’affaire. 



A la différence de mes avis sur les livres et sur les jeux vidéo, je vais essayer de ne pas vous révéler des éléments de l’intrigue du film pour ne pas vous gâcher le plaisir. Dans un premier temps, je parlerai de l’histoire du film et des bons (et moins bons) éléments que j’ai relevés. Ensuite, j’évoquerai les personnages et enfin la réalisation et les aspects plus techniques.

Rocambolesque… Je pense que c’est le mot qui résume tout le film. Il s’agit de déterminer si l’auteur Harlan Thrombey s’est bien suicidé ou s’il a été assassiné. En effet, chaque membre de sa famille aurait pu vouloir tuer le vieil homme et possédait quelques griefs. Le début du film commence avec les interrogatoires des membres de la famille jusqu’à celui de Martha, l’aide-soignante. A partir de là, nous sommes embarqués dans l’enquête de Benoit Blanc, le détective. Le film va de rebondissements en rebondissements et ne s’arrête jamais. On ne prend aucune pause mais pourtant le propos est facile à suivre. Il faut faire bien attention à tous les dialogues car ceux-ci contiennent de nombreux indices pour la fin ! Même si certains éléments sont très attendus au vu de ce qui a été révélé quelques scènes plus tôt, tout le reste est assez fluide jusqu’au retournement final. Même si je me suis douté que c’était trop simple comme dénouement et que tout allait se retourner en un claquement de doigt, j’ai quand même été très surprise par la manière dont tout était mis au jour. Je ne peux pas en dire plus de peur de dévoiler les enjeux principaux du film mais si vous aimez les histoires à rebondissements : foncez ! Le film a également beaucoup d’humour parfaitement distillé. Les blagues ne sont jamais lourdes et tous les types d’humour sont utilisés : comique de répétition, de situation… Bref, c’est très réussi !

Du côté des personnages, j’ai beaucoup aimé celui de Benoit Blanc. Pour moi, il ressemble à un mélange entre Colombo et Barnaby. Un certain flegme face à la situation, combiné à un détachement dans les questions qui entrainent un certain malaise chez les personnes interrogées. J’ai vraiment eu l’impression d’entendre le « Excusez-moi encore M’dame » plusieurs fois ! Daniel Craig l’interprète à la perfection et réussit à laisser de côté les différentes inspirations de son personnage pour l’incarner pleinement. Ensuite, j’ai adoré Ransom joué par Chris Evans. Il est complétement en décalage par rapport aux autres et Chris Evans joue à merveille le rôle du gamin condescendant et immature. En dernier lieu, j’ai un petit faible pour Toni Colette qui interprète une des files d’Harlan et j’ai vraiment trouvé dommage qu’elle n’apparaisse pas plus longtemps à l’écran. Les autres personnages sont tous bien incarnés mais n’ont malheureusement pas assez de temps pour se rendre plus marquants et sont éclipsés par Daniel Craig, y compris le personnage de Martha (alors qu’elle est toute aussi importante que le détective). Globalement c’est un bon casting et les personnages sont tous bons bien qu’inégaux.

J’ai bien aimé la manière dont a été réalisé le film. J’ai été très étonné de voir que c’est Rian Johnson (réalisateur de Star Watrs VIII) qui était à la réalisation et à l’écriture du film comme quoi tout peut varier d’un film à l’autre. Deux éléments principaux de mise en scène m’ont particulièrement plus : l’entrée en scène du détective, caché dans l’ombre pendant un temps et n’intervenant qu’en appuyant sur le piano et le clin d’œil au mug d’Harlan à la toute fin du film (ma maison, mon café, mes règles).

Ensuite, il y a un jeu sur les lumières qui est intéressant et qui correspond aux différentes pièces de la maison. Le bureau sous les toits a un aspect plus douillet qui correspond à la relation entre Harlan et Martha tandis que le bureau est plus froid, symbolisant les relations entre Harlan et sa famille. Ce sont les principaux éléments que j’ai retenu, n’étant pas une spécialiste des techniques cinématographiques.

En résumé c’est un bon film, drôle et qui sait parfaitement manier son suspens. Je vous le conseille si vous aimez les comédies noires et les romans policiers !

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