La petite boulangerie du bout du monde : pain blanc ou céréales?



On ne va pas se mentir, nous sommes actuellement dans une situation complexe qui peut parfois conduire à une forme de déprime. Et dans ce cas-là, je suis plutôt du genre à me tourner vers les lectures « feel-good » ou vers les romances. J’avais déjà fait un sort à la série de La petite librairie des cœurs brisés (dont je parlerais sur ce blog plus tard) et suivant les conseils de ma maman, je me suis procuré les tomes de la série dont nous allons parler aujourd’hui : La petite boulangerie du bout du monde.

Cette chronique parlera de toute la trilogie. Par conséquent, je vais être amenée à révéler des éléments de l’intrigue et si vous n’avez pas lu les livres, il vaut mieux passer votre chemin. Je vais diviser la chronique en plusieurs points : d’abord la présentation et mon avis sur chaque tome puis un avis plus général sur les personnages et sur l’ensemble de la trilogie.

A tout seigneur tout honneur, commençons par le premier volet intitulé La petite boulangerie du bout du monde.

Quand son mariage et son entreprise familiale font naufrage, Polly Waterford quitte Plymouth et trouve refuge dans un petit port tranquille d'une île des Cornouailles. Elle s'installe seule dans un minuscule appartement situé au-dessus d'une boutique laissée à l'abandon. Pour se remonter le moral, elle se consacre à son plaisir favori : fabriquer du pain. Alors qu'il n'y a plus dans le village qu'une boulangère irascible au pain sans saveur, les arômes de levain qui s'échappent de chez elle attirent très vite la curiosité et la sympathie des habitants. Petit à petit, d'échanges de services en petits bonheurs partagés, elle ravive l'esprit d'entraide et de partage dans le village. 

Le premier tome m’a fait l’effet d’un petit pain chaud que l’on mange avec un bon thé. On suit Polly qui décide sur un coup de tête de tout laisser derrière elle et de vivre sur une île : Mount Polbearne. Elle se met alors à faire du pain pour elle puis au fur et à mesure tout le village s’adresse à elle. Elle finit par nouer des amitiés et même par trouver le moyen de rouvrir la petite boulangerie située sous son appartement. Ce premier volet pose bien l’histoire. On commence tout aussi perdu que Polly et on apprend, tout comme elle, à aimer l’environnement et les gens qui gravitent autour d’elle. Elle se construit un petit cocon dans lequel le lecteur est cordialement invité à s’asseoir et à partager un moment. Bien sûr, elle fait quelques erreurs comme avoir une aventure avec un marin marié, mais elle se ressaisit à chaque fois grâce à sa meilleure amie Kerensa, à Reuben, le milliardaire excentrique mais aussi à l’apiculteur Huckle. 

La plus grosse réussite de ce tome c’est le macareux ! Polly recueille un oisillon et finit par l’apprivoiser. Cet oiseau devient un peu la mascotte de la boulangerie en même temps que celle du roman. J’ai beaucoup aimé les passages où il apparait car il donne un côté humoristique aux événements. Je trouve que l’autrice a parfaitement réussi à passer des moments heureux à ceux plus angoissants voir tristes. C’est un bon roman « feel-good » qui n’apporte rien de plus de ce qu’il promet : un bon moment.

Polly Waterford coule des jours heureux sur la paisible île de Mount Polbearne. Sa petite boulangerie connaît un franc succès : les habitants du village continuent de s'y presser et un journal régional souhaite même la sélectionner dans son prochain guide ! Malheureusement, lorsque le nouveau propriétaire de la boulangerie de Polly débarque sur l'île avec une lueur malicieuse au fond des yeux, celle-ci réalise soudain que son bonheur est bien fragile. Et le départ précipité de Huckle pour les États-Unis ne l'aide guère à envisager l'avenir avec sérénité. Face à cette nouvelle tempête qui se prépare, Polly va devoir se battre pour ne pas laisser sa vie prendre l'eau. 

Le deuxième tome de cette trilogie, Une saison à la petite boulangerie, poursuit les aventures de Polly. Désormais en couple avec Huckle, l’apiculteur du premier tome et installé dans son phare, elle continue à faire prospérer la boulangerie. Cependant, le décès de la propriétaire des locaux de la boulangerie entraîne Polly à faire la connaissance de Malcolm qui est bien décidé à faire ce qu’il veut de la boulangerie. 

Dans ce deuxième tome, Polly est confrontée aux difficultés financières et aux idées fixes d’un patron qui ne connait rien au métier et veut juste faire de l’argent. En outre, elle assiste aussi au retour de Selina, l’épouse du marin avec qui Polly a eu une aventure et se retrouve coincée entre vérité et mensonge. J’ai beaucoup moins apprécié ce deuxième tome. Je l’ai trouvé attendu et téléphoné. On s’attend dès le début à ce que les idées de Malcolm ne marchent pas, à ce que Polly déprime puis qu’elle trouve une solution. Le seul bon élément est peut-être l’idée de rendre la boulangerie mobile à travers le van qui oblige Polly à repenser la manière de voir son métier. 

Sinon, j’ai détesté le personnage de Malcolm que j’ai trouvé mal écrit ! Il concentre tous les clichés possibles de machisme à tel point qu’il en devient ridicule. Le personnage du frère de Hunckle est complétement inutile et il est clairement juste présent pour donner une raison au départ du compagnon de Polly. Bref, c’est un roman sans grande surprise qui nous est proposé et par rapport à la fraîcheur du premier, là on a plus l’impression de mâchonner un bout de pain rassis. Même le petit macareux n’a pas réussi à me dérider.


Noël à la petite boulangerie est le troisième et dernier tome de la saga. Cette fois-ci, l’enjeu semble être les fêtes de noël et la grossesse surprise de la meilleure amie de Polly.

Polly Waterford ne voit pas le temps passer... Sa petite boulangerie l'occupe du matin au soir, au désespoir d'Huckle, son compagnon, qui rêve de profiter d'une simple grasse matinée avec elle. À l'approche des fêtes de fin d'année, Huckle rêve aussi d'un Noël en amoureux, bien au chaud dans leur grand phare, avec leur petit macareux Neil. Mais quand Kerensa débarque à Mount Polbearne pour dévoiler à sa meilleure amie un terrible secret sur son passé, Polly voit soudain son avenir s'assombrir. D'autant que la révélation de Kerensa menace la belle histoire qu'elle a construite avec Huckle.

Ce dernier tome est un peu meilleur que le précédent. Je pense que l’autrice a compris qu’introduire de nouveaux personnages doit se faire dans le but de leur donner un peu de substance. Ici, on rencontre le directeur de la réserve pour les macareux mais aussi brièvement le père de Polly. Le roman permet d’évoquer une des problématiques de Noël : famille ou pas famille ? Pardon ou non ? On en apprend beaucoup plus sur la famille de Polly et j’ai trouvé tout ce passage très intéressant. On comprend pourquoi elle est si réticente à avancer dans sa relation, pourquoi elle a l’habitude de tout garder pour elle. Le ton de ce tome est parfois un peu plus sombre. 

C’est là qu’intervient le personnage de Rebeun qui apporte une touche d’humour bienvenue avec son excentricité. La grossesse de Kerensa étant au centre de l’intrigue, Reubeun aussi devient central. On le découvre un peu plus ce qui est plutôt intéressant. La fin du roman m’a beaucoup surprise par contre. Je pense que tout comme Polly, je ne m’y attendais pas mais je l’ai trouvé très émouvante. En résumé c’est une meilleure histoire que la précédente, plus émouvante mais toujours autant prévisible et c’est dommage.

Parlons donc un peu des personnages. Les deux principaux sont Huckle et Polly. Autant j’ai beaucoup aimé Huckle, je l’ai trouvé doux et patient. Parfois un peu passif mais il prend souvent les décisions quand Polly se refuse à réfléchir. A certains moments, Polly m’a vraiment paru antipathique. On a parfois envie de rentrer dans le livre pour la secouer et lui dire que de toute façon ça va aller puisqu’on est dans une romance. Elle est donc un peu clichée et cela gâche parfois la lecture. Kerensa est assez absente dans le premier tome et en épousant Rebeun, elle devient plus importante. Je ne l’ai pas spécialement aimé mais elle apporte une petite folie au personnage de Polly donc pourquoi pas.

En résumé, c’est une trilogie sympathique. Le premier tome reste de loin le meilleur et l’ajout du macareux reste l’aspect le plus réussi. Je vous le conseille si jamais vous avez besoin d’une lecture douce et sans prise de tête.

Commentaires

  1. Je partage tout à fait ces avis. Effectivement le tome 2 est très certainement le moins intéressant des trois. Moi aussi j'aime beaucoup le petit Neil!!!
    Doc 38
    P.S: Bonne chance et bonne vie à ce blog qui vient de renaître!!!!

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