Orgueil et Préjugés : un classique de la littérature anglaise




"En vain ai-je lutté. Rien n'y fait. Je ne puis réprimer mes sentiments. Laissez moi vous dire l'ardeur avec laquelle je vous admire et je vous aime."

Voila… Cette simple phrase résume à elle seule toute ma passion pour Jane Austen et son œuvre ainsi que mon amour inconsidéré pour Orgueil et Préjugés. Si j’ai choisi de commencer cette rubrique par ce livre c’est parce que pour moi il est aisé de la qualifier de classique. Pourquoi ? Et bien tout d’abord parce que c’est un ouvrage mondialement connu. Ensuite parce que c’est le premier qui vient en tête lorsque l’on parle de Jane Austen et enfin parce qu’il a tellement connu d’adaptations, de réécriture et inspiré tant d’auteurs qu’on ne peut pas le laisser sur une table sans l’ouvrir.

Commençons par quelques mots sur l’autrice. Jane Austen est une fille de révérend, née en Angleterre en 1776 et morte en 1817. Femme cultivée de par ses lectures, elle développe dans ses oeuvres des critiques sociales acérées et une ironie qui caractérisera presque tous ses romans. Bien qu’elle vive dans une époque où le mariage pour les femmes est une fin en soi, Jane Austen ne s’est jamais mariée. Elle a cependant reçu une proposition, qu’elle a d’abord accepté mais elle a finalement repris son consentement. On suppose qu’elle préférait se marier par amour plutôt que par convenance, thème que l’on retrouvera plus tard dans plusieurs de ses romans, dont Orgueil et Préjugés. Jane Austen a grandi dans une famille assez nombreuse et le fait d’avoir eu des frères lui a permis plus tard d’être mise à l’abri dans un cottage et de rencontrer un éditeur. Elle publie en premier Raison et Sentiments mais sous anonymat (écrit par une femme), puis Orgueil et Préjugés avec la mention : par l’auteur de Raison et Sentiments. Elle meurt de maladie en 1817. On ne sait toujours pas à ce jour quelle maladie a entrainé son décès.

Autrice de nombreux autres livres : Northanger Abbey, Emma, Mansfield Park… Elle emprunte souvent les thèmes de ses romans à ce qu’elle a vécu dans sa vie comme la problématique du mariage, la différence entre les classes sociales ou encore la place des femmes dans la société du XIXe. Certains de ses romans sont parus à titre posthume. C’est à cette occasion qu’une note biographique écrite par son frère, l’identifie comme autrice. Aujourd’hui les oeuvres de Jane Austen sont constamment réédités et elle a notamment bénéficié d’une édition Pléiade, édition de référence pour de nombreux férus de littérature.

Revenons maintenant à Orgueil et Préjugés. Si tu ne connais pas l’histoire, jeune fourmi en quête de réponses, laisse moi te la résumer. Nous sommes au début du XIXe siècle. La famille Bennet est composée de Mr Bennet, Mme Bennet et de leurs cinq filles : Jane, Elisabeth, Mary, Kitty et Lydia. Or à cette époque, n’avoir aucun héritier mâle est synonyme de fortes difficultés car en cas de décès du patriarche, les filles n’hériteront de rien. Dans l’objectif de protéger ses filles, Madame Bennet cherche à tout prix à les marier, et de préférence avec de bon parti, même si la famille Bennet ne fait pas partie des hautes classes de la société. C’est alors qu’un certain Mr Bingley arrive pour louer la maison voisine Netherfield. Ce célibataire ne vient pas seul mais avec cinq mille livres de rente et un ami, Mr Darcy qui possède une rente de dix milles livres…

Avant de continuer, je dois vous prévenir que dans cette chronique certains éléments principaux de l’article seront révélés donc si vous ne voulez pas en savoir plus, arrêtez la lecture, lisez le livre et revenez me voir !

L’histoire d’Orgueil et Préjugés peut, pour certains, passer pour un roman Harlequin. Il est effectivement question de mariage, d’amour, de passion… mais Jane Austen en profite pour distiller petit à petit toutes les critiques qu’elle peut avoir à formuler sur la société dans laquelle elle a vécu. Le premier thème abordé dans ce roman est sans nul doute celui du mariage. Incarné a merveille par Madame Bennet, on retrouve toute la pression que peuvent subir les jeunes filles de l’époque. Cet aspect est visible lors de la demande en mariage de Mr Collins, l’héritier de la maison où vit la famille Bennet à Elisabeth. Sa mère la pousse à accepter ne voyant que la possibilité de maintenir la maison dans la famille tandis que Mr Bennet voit bien que sa fille se refuse à un mariage de convenance. Il est également fait mention de l’impossibilité pour les femmes de fréquenter un homme sans se marier à travers le personnage de Lydia. Cédant aux avances du soldat Wickham, elle doit être marié rapidement sans quoi la honte de s’être enfuie avec lui rejaillira sur toute la famille, empêchant les autres sœurs de se marier. Le personnage de Charlotte quant à lui, incarne tout ce que Jane Austen peut critiquer, à savoir la jeune fille qui par crainte de finir vieille fille accepte un mariage de convenance avec Mr Collins qui, on le comprends après, n’est pas particulièrement heureux.

Ensuite, l’autrice critique également la différence de classes. Dans le roman deux mondes s’oppose : celui des Bennet et celui des Bingley et de Darcy. Pourtant, la famille Bennet ne parait pas pauvre puisqu’ils ont des domestiques, une cuisinière… Mais ils n’ont pas beaucoup d’argent à la différence des deux autres familles. Et cette différence va pousser une des sœurs de Bingley, Caroline à l’éloigner de Jane Bennet au profit de la sœur de Darcy, issue du même cercle social. Dans le roman, on ressent tout le mépris de la classe sociale supérieure dont fait partie Caroline à l’encontre de celle des Bennet. Même Darcy lors de sa déclaration à Elisabeth lui avoue qu’il a lutté contre ses sentiments à cause de la différence de classe sociale qui risque de choquer la bonne société.

Enfin, le thème principal est quand même celui de l’amour puisque finalement tout se termine bien. Jane épouse Bingley et Elisabeth épouse Darcy ce qui résout les deux plus gros enjeux du roman. Les deux sœurs se sont mariées par amour et ont fait fi des différences de classes prouvant que les sentiments peuvent être plus fort que les obstacles, incarnés parfois par votre propre famille.

Si j’ai choisi de parler de ce roman en particulier et pas d’un autre de Jane Austen, au-delà de sa notoriété, c’est aussi parce que c’est un livre qui m’est très cher. La première fois que je l’ai lu, je me suis toute de suite identifiée à Elisabeth et ce personnage a réveillé en moi une certaine force pour faire face aux obstacles de ma propre vie. Etant aussi une grande romantique, je me suis laissé emporter par l’histoire d’Elisabeth et de Darcy que je trouve parfaite. J’ai un tel amour pour cette œuvre que j’ai lu quasiment toutes les réécritures qui ont été faites et vu une grande partie des adaptations. Et mes ami(e)s le savent puisque lors d’un anniversaire, j’ai eu la chance d’avoir comme cadeau le premier tome des œuvres de Jane Austen aux Editions Pléiade contenant Orgueil et Préjugés. Pour moi c’est un classique car c’est un roman intemporel qui peut plaire à un grand nombre de personnes et qui traite de sujet qui peuvent toujours être d’actualité. C’est un roman à mettre entre toutes les mains.

Il est temps maintenant d’évoquer les adaptations et réécritures de ce roman. En tête de liste des adaptations, vous avons bien évidemment le film de 2005 avec Keira Knightley et Mattew MacFadyen, réalisé par Joe Wright. Il y a aussi la série de la BBC de 1995 avec Colin Firth et Jennifer Ehle dans les rôles titres.



Ensuite, pour ce qui est des adaptations libres, on peut citer Coup de foudre à Bollywood qui est une revisite de l’histoire prenant place en Inde au XXIe siècles dans le pur style Bollywood (musique, danse…). Enfin, on peut aussi mettre dans cette catégorie Le Journal de Bridget Jones de 2001 dans lequel on retrouve une référence au personnage de Darcy par exemple.



Pour ce qui est des œuvres réécrites, il en existe tellement que je ne peux pas toutes les citer mais en vrac voici quelques titres :

-      Orgueil et Préjugés et Zombies de Seth Graham-Smith (une parodie du roman d’origine où les personnages se battent contre des zombies. Il existe aussi un film)

-       La mort s’invite à Pemberley de P.D James (une suite voulue au roman où l’on retrouve Elisabeth et Darcy qui doivent faire face à un meurtre sur leur domaine. Il existe une adaptation.)

-       Le journal de Mr Darcy de Amanda Grange (le roman du point de vue de Darcy)

-     Coup de foudre à Austenland de Shannon Hale(on suit une jeune femme fan absolue de la série de la BBC qui se retrouve dans une sorte de parc dédié à Jane Austen où elle espère rencontrer son Darcy. Là aussi il y a eu une adaptation)

Voila, ce ne sont que quelques titres parmi des dizaines et je gage que vous trouverez facilement de quoi prolonger votre immersion dans ce roman !

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