Rosewater : ne vous fiez pas au dôme

 

De temps en temps, j’ai un petit rituel. Je vais dans ma librairie favorite (O merveilles pour ne pas la citer), et je demande aux deux libraires de me conseiller deux ou trois livres, généralement un de science-fiction et un de fantasy. Je suis rarement déçue des choix et le livre dont je vais vous parler aujourd’hui a fait partie de l’une de ces sélections.




Rosewater de Tade Thompson prend place au Nigéria en 2066. Rosewater est une ville qui s’est construite autour d’un dôme extraterrestre qui suscite autant fascination qu’interrogation. En effet, une fois par an, ce dôme s’ouvre et guérit toutes les personnes qui se trouvent dans son périmètre. Parmi la population vivent des personnes qui possèdent certains pouvoirs, les réceptifs, et qui peuvent entrer dans la xenosphère, un lieu étrange, un monde d’esprit, où il est facile de se perdre. Karo est l’une d’entre elle et il ne le sait pas encore mais cela fait de lui une cible.

J’ai mis du temps à lire ce livre car le récit est un peu complexe. Il a fallu que j’arrive à la moitié de l’histoire pour me rendre compte que les titres des chapitres indiquaient où est ce que l’on se situait dans le temps. Et j’ai eu du mal à suivre le début par rapport à ça. L’histoire se divise en trois temporalités principales : 2045, 2055 et 2066. Nous suivons Karo, un jeune homme employé par une banque comme agent de répression de la cyberfraude mais également par le S45, une sorte de service secrets. Suite à des disparitions inquiétantes parmi ses collègues Karo est amené à enquêter pour en trouver les raisons. Nous le suivons donc à la fois sur quelques-unes de ses missions qui permettent de mieux comprendre les enjeux liés à son talent mais aussi lors de sa toute première mission pour le S45 qui, on l’apprend plus tard est lié à son présent donc 2066.

L’histoire est vraiment complexe. Il faut réussir à se retrouver entre les différentes missions, ce qui est directement lié aux événements du dôme et ce qui relève du passé de Karo. Mais une fois que l’on a compris que tout est lié, une petite lumière s’allume dans le cerveau et on prend beaucoup plus de plaisir à suivre Karo.

L’univers est extrêmement bien construit. Entre l’énigme du dôme, les bureaux du S45 et la vie presque tranquille de Karo, le lecteur navigue entre ville et campagne. L’auteur distille avec attention et parcimonie les indices tout au long du récit ce qui ne nous empêche pas d’apprécier la révélation finale que l’on voit difficilement venir. J’ai particulièrement apprécié le passage dans le dôme que j’ai trouvé très visuel. A certains moments, les descriptions m’ont un peu rappelé le film Annihilation (je n’ai pas encore lu les livres, d’où ma référence au film…).

Concernant les personnages, je n’ai pas réussi à m’attacher au personnage de Karo. Je l’ai trouvé difficile à comprendre et à suivre de par son histoire et les relations qu’il entretient avec les autres personnages. A l’inverse j’ai beaucoup aimé Bola, une des collègues de Karo. Elle a un passé vraiment important et j’ai trouvé que cela apportait un plus à l’univers du livre. L’autre personnage important est sans doute Oyin Da qui est au centre d’une des enquêtes de Karo. Elle incarne une forme particulière d’un mixte entre rébellion et soumission qui m’a touché.

En résumé, c’est un bon roman mais qui ne m’a pas enthousiasmé. L’histoire est bien amenée, le suspense est manié correctement mais le récit est parfois trop complexe ce qui gêne la lecture. De plus, je n’ai pas réussi à complétement apprécier le personnage principal. C’est une bonne découverte, je lirais certainement la suite mais ce n’est pas un coup de cœur.

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