Malgré tout : une nuit et après?

 


Une nuit brève, une séparation brusque et les années qui passent… Deux personnes qui se suivent, se perdent et se retrouvent. Malgré tout.



Aujourd’hui je vais vous parler de la bande dessinée Malgré Tout de Jordi Lafebre. Je l’ai acheté sur un coup de tête. La couverture m’attirait beaucoup, j’aimais l’ambiance qui s’en dégageait et puis j’ai lu quelques avis très positifs donc je me suis lancée.

Anna et Zeno sont deux amants…amis… proches ? Une relation platonique suite à une brusque séparation il y a bien longtemps sur un bateau, voilà ce que la bande dessinée nous propose de découvrir. L’histoire peut réellement se résumer à cela. On suit Anna et Zeno qui ne font que se croiser et ne vivent jamais leur passion, jusqu’à ? Jusqu’à quoi ? L’une mairesse à la retraite, l’autre jeune docteur mais vieux libraire nous emmène dans leur histoire et leur amour.

Comme indiqué plus haut, j’ai acheté cette BD sur un coup de tête. Je me suis sentie apaisée en regardant la couverture et j’entendais presque le bruit de la pluie tombant sur les deux parapluies des personnages. Les dessins sont magnifiques et le jeu des couleurs apportent beaucoup à l’histoire. Elles créent une ambiance particulière selon l’humeur des personnages et les événements. Une planche plus dans les tons bleus va correspondre à un moment plus douillet, plus familial tandis qu’une planche dans les tons jaunes va servir une action plus « musclée ». J’ai beaucoup aimé l’expressivité des personnages. Tout est dans les détails et on s’attache d’autant plus. J’ai eu un coup de cœur particulier pour le soin apporté aux bâtiments et à l’architecture qui rend l’histoire plus réelle.

Que dire des personnages… Pour moi le vrai héros de l’histoire c’est Giuseppe le mari d’Anna. Il sait, depuis longtemps, l’avoue à sa femme mais avec dignité et maîtrise. C’est un père aimant et un mari dévoué et même si Anna n’a rien fait de « répréhensible » et ne l’a jamais trompée, on ne peut qu’avoir un peu de peine pour lui. C’est là tout le débat de « qu’est-ce que tromper ? ». On ne le voit pas beaucoup et c’est dommage car j’ai beaucoup aimé le moment qu’il passe avec sa fille. Anna, elle, représente la femme forte et pleine de passion. Elle s’investit grandement dans son travail de maire, délaissant sa famille, et dans sa relation platonique avec Zeno. Pourtant, même si c’est l’héroïne j’ai eu l’impression qu’elle était moins importante que Zeno. Peut-être parce que finalement, elle a une vie tranquille, un métier qui se renouvelle de mandat en mandat tandis que Zeno voyage, fait une thèse, travaille sur des navires et voit le monde. J’ai eu l’impression que leur relation était une forme de stabilité pour les deux dans une vie qui ne leur convient pas complétement. Leur relation est belle malgré le mariage d’Anna. On sent que Zeno a quand même une forme de respect pour Giuseppe car jamais il ne va remettre en cause le mariage d’Anna préférant s’effacer et se contenter d’un coup de téléphone.

La particularité de la BD m’a un peu perturbée au début. On remonte le temps pour comprendre pourquoi Anna et Zeno se retrouve sur ce pont (allégorie du pas à franchir pour être ensemble ?). Les chapitres se lisent cependant dans l’ordre. On suit tout, jusqu’à leur première rencontre qui se passe sans un mot. J’ai trouvé cette manière de mettre en scène l’histoire très originale et j’ai beaucoup apprécié que ce ne soit pas fait d’une manière plus classique comme par exemple Anna qui raconte l’histoire à sa fille par exemple.

Cette BD m’a beaucoup plu. Même si pour moi, penser à un autre comme le fait Anna est une forme de tromperie, j’ai trouvé l’histoire belle et touchante. Un petit moment volé de vie dont on a le début mais pas la fin. Un petit poème en prose et en dessin sur ce qu’est l’amour… sous toutes les formes et à tous les temps…


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