De
temps en temps, j’aime bien me promener dans les rayons des librairies et
prendre un livre comme ça, en me fiant à la couverture ou au titre. C’est ce
qui s’est passé avec Chevauche-Brumes de Thibaud Latil-Nicolas. Je trouvais le
titre très poétique et j’ai décidé de me l’acheter. Et ce fut une bonne découverte.
Au nord du
Bleu–Royaume, la frontière est marquée par une brume noire et impénétrable,
haute comme une montagne. De mémoire d’homme, il en a toujours été ainsi. Mais
depuis quelques lunes, le brouillard semble se déchirer. Tandis que ce voile
enfle et reflue tel un ressac malsain, de violents éclairs strient ses flancs
dans de gigantesques spasmes. La nuée enfante alors des créatures immondes qui
ravagent les campagnes et menacent d’engloutir le royaume tout entier. La
neuvième compagnie des légions du roy, une troupe de lansquenets aguerris au
caractère bien trempé, aspire à un repos bien mérité après une campagne
éprouvante. Pourtant, dernier recours d’un pouvoir aux abois, ordre lui est
donné de s’opposer à ce fléau.
La première chose dont je souhaite parler sur
ce roman c’est le point de vue adopté. On passe d’un point de vue personnel,
celui du capitaine de la légion, à un point de vue omniscient. Au début, j’ai
eu beaucoup de mal, devant reprendre la lecture de certains passages pour bien
comprendre les événements. Mais une fois habituée, j’ai pris beaucoup de
plaisir à ma lecture. Le style est bon et très détaillé. On sent que l’auteur a
travaillé et a à cœur de rendre les détails les plus fidèles possibles.
L’histoire est très prenante. On suit la neuvième
compagnie qui sort d’une énième bataille. Ils sont affublés d’une nouvelle
mission et doivent enquêter sur la brume. On suit alors cette troupe d’anti-héros
dans leur enquête et au travers de nombreux dangers. J’ai beaucoup apprécié le
fait que les révélations n’arrivent pas totalement à la fin du roman car elles
permettent de recentrer l’attention du lecteur. L’auteur prend vraiment le
temps d’exposer la situation et d’inclure les personnages dans les actions. Il
arrive parfois que les premiers tomes mettent vite en place le contexte pour arriver
le plus vite possible à l’histoire principale. Ici, ce n’est pas le cas et c’est
vraiment intéressant. L’auteur prend le temps de nous exposer le contexte
géopolitique et social. Et c’est nécessaire pour comprendre tous les enjeux.
Du côté des personnages, c’est une galerie assez
drôle et folklorique. J’avoue ne pas avoir de grandes connaissances dans les
grades militaires, donc j’ai eu un peu du mal à comprendre la hiérarchie du
groupe. Comme il y a de nombreux personnages, j’ai parfois été perdue. Je ne
savais plus qui parlait de qui ou qui était quoi. C’est le seul point un peu
perturbant pour la lecture. Cependant, à la fin de mon édition, il y avait un
récapitulatif des personnages bien pratique pour s’y retrouver ! J’ai
apprécié le côté « cassé » des personnages. On sent qu’ils ont vécus
énormément de choses et qu’ils ont tous du mal à réagir en fonction de certaines
situations. Ils restent des humains avant tout avec leurs qualités et leurs
défauts. C’est agréable dans un univers de fantasy d’avoir des personnages qui ne
sont pas tout le temps héroïques ou plein d’espoir. Ici, ils expérimentent
aussi bien la folie que la tristesse ou la bravoure. C’est une vraie réussite.
En conclusion, c’est un roman que j’ai
apprécié. Je trouve qu’on pourrait presque terminer la saga à la fin de ce
premier tome. On a envie de savoir la suite bien sûr, mais finalement, on se contenterait
de ce qu’il s’est passé. C’est un livre agréable à lire et je me procurerai la
suite avec plaisir.
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