Si j’ai choisi de vous parler de ce roman aujourd’hui c’est d’abord parce que c’est un classique de la littérature française (d’où sa présence dans cette catégorie) mais également car c’est un roman qui m’a beaucoup marqué. Il était au programme lorsque j’étais en terminale littéraire et j’ai vraiment adoré l’étudier. Je l’ai relu plusieurs fois et la mise en perspective avec le film de Stephen Frears a achevé de parfaire mon amour pour ce livre. Comme d’habitude, je commencerais par vous présenter l’auteur, puis le roman et enfin pourquoi je considère ce roman comme un classique.
Pierre Choderlos de Laclos
est né en 1741 et est mort en 1803. C’est un officier de carrière mais qui a
beaucoup écrit sur de nombreux sujets même s’il est surtout connu pour le roman
Les Liaisons dangereuses. Sa famille a été anobli en 1750 si bien qu’il choisit
l’artillerie comme carrière car il ne peut se permettre autre chose. S’ennuyant
parmi les soldats, il se met à écrire quelques pièces sans succès. La rédaction
des Liaisons dangereuses commence en 1778. Laclos va jusqu’à demander un congé
de six moi pour écrire mettant ainsi son ambition littéraire au premier plan. L’ouvrage
contient une partie de ses frustrations militaires mais aussi féminines. Le
roman est achevé en 1781. Sa publication, perçue comme une atteinte à la
noblesse, est jugée comme une faute militaire entrainant le départ de Laclos à
la Rochelle. Il y rencontre sa femme, Marie Soulange qu’il épouse en 1786 et qui
lui donnera 3 enfants. Laclos écrira aussi un traité sur l’éducation des femmes
et des jeunes filles.
Pendant la révolution, il se rallie au Duc d’Orléans puis au camp républicain. C’est lui qui aurait préparé la victoire de la bataille de Valmy. Bien qu’emprisonné à cause de son « orléanisme », il échappe à la guillotine et est libéré de prison en 1794. Finalement, il se rallie aux idées bonapartistes et réintègre l’armée. Il meurt affaibli par la dysenterie et le paludisme en 1803.
La jeune Cécile Volanges quitte son couvent pour faire l’apprentissage du monde et épouser le comte de Gercourt, mais une de ses parentes, la marquise de Merteuil, entend profiter de ce projet de mariage pour se venger d’une infidélité que lui a faite autrefois Gercourt. Elle charge donc son complice, le vicomte de Valmont, de pervertir Cécile avant ses noces. Mais loin de Paris, dans le château de sa vieille tante, Valmont s’est de son côté mis en tête de séduire la dévote présidente de Tourvel, et une idylle bientôt se noue entre la « petite Volanges » et le jeune Danceny.
Les Liaisons dangereuses
est un roman épistolaire ce qui signifie que chaque chapitre est construit
comme une lettre adressée à un destinataire. Le roman se construit
essentiellement autour de cinq personnages. Les deux principaux sont le Vicomte
de Valmont et la Marquise de Merteuil. C’est à la suite de leur « pari »
que tout commence. La marquise demande à Valmont de séduire Cécile de Volanges,
une jeune fille sortit du couvent et qui doit épouser le comte de Gercourt contre
qui la marquise a de nombreux griefs. Valmont refuse, préférant se consacrer à
la séduction de la Présidente de Tourvel. La marquise n’a alors d’autre choix
que de nourrir une idylle entre la jeune Cécile et le chevalier Danceny.
Cependant, après avoir découvert que la mère de Cécile le rabaisse devant la
femme qu’il convoite, Valmont finit par accepter de corrompre la jeune femme.
La Marquise annonce alors qu’elle se donnera à lui s’il réussit à séduire la Présidente.
La particularité du roman épistolaire permet de mettre en place le fait que tout est consigné et que toutes les preuves sont écrites. Cela aura son importance à la fin du roman. Le combat entre Merteuil et Valmont atteint son paroxysme transformant ce roman épistolaire en une tragédie.
Même si cette œuvre peut
ressembler à un mauvais roman de ragots et de scandales, il met au jour
plusieurs thématiques. La première est celle de l’éducation des femmes. Incarnée
par le personnage de Cécile, cette problématique est importante pour l’auteur.
La jeune Cécile sort du couvent pour être mariée, ne connait rien au monde et
finit par se faire avoir par des personnes en qui elle avait confiance. Ici,
Laclos dénonce le manque de connaissance apportés aux jeunes femmes qui
pourraient leur être bien utile dans le monde. La marquise de Merteuil est l’antithèse
du personnage de Cécile. Elle est très éduquée, influente mais a tourné son
éducation de manière à devenir quelqu’un de manipulateur. La richesse et la
prestance ne flatte donc pas le personnage.
La place des femmes par
rapport aux hommes est également mise en avant dans le roman. La marquise le
fait remarquer assez régulièrement à Valmont. Ce sont en partie ces éléments
qui ont fait de l’œuvre un classique. Il s’empare de thèmes qui sont aujourd’hui
devenus universels. Enfin, le roman dépeint le libertinage dont a été témoin l’auteur
à son époque. Il y montre aussi les vices de la noblesse qui utilisent leur
pouvoir et leur argent pour se moquer des plus petites gens.
Généralement, on voit que
des œuvres ont acquis le statut de classiques car elles perdurent dans le temps.
J’ai déjà avancé cet argument mais il est vrai aussi pour Les Liaisons
dangereuses. Même si l’œuvre a été un peu oubliée au XIXe siècle, elle est
redécouverte au début du XXe.
celui de Roger Vadim en 1960 (qui transpose les personnages à l’époque contemporaine)
ou encore Sexe Intentions en 1998 (qui reprend les grandes lignes du roman mais transpose en fait des jeunes adultes new-yorkais).
Le roman a aussi été adapté en manga, si vous êtes plus adepte de ce genre pour découvrir l’œuvre.
Bien évidemment, je ne
compte pas lister toutes les adaptations des liaisons dangereuses car elles
sont très nombreuses et ce dans différents genres (télévision, théâtre,
romans...). Mais cela prouve bien l’universalité de l’œuvre et son impact dans
la littérature.
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