Adieu les cons - Retour au cinéma

 


Quel plaisir de retrouver les salles de cinéma ! Pour être tout à fait honnête, si je n’avais pas possédé le pass des cinémas Gaumont Pathé, je ne serais sans doute pas aller voir ce film. Et je pense que je l’aurais regretté ! Pour célébrer la réouverture, je vais donc vous parler d’Adieu les cons, le dernier film d’Albert Dupontel !

Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l'enfant qu’elle a été forcée d'abandonner quand elle avait 15 ans. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable.



J’ai beaucoup aimé ce film. Je ne pensais pas qu’il allait autant me plaire mais tout fonctionne assez bien. C’est un film inscrit dans la réalité mais qui n’est pas réel. Dupontel critique allégrement plusieurs situations bien connues en France : l’administration lente et complexe, les bavures de la police, la numérisation incomplète… Les principaux thèmes abordés restent l’accouchement sous x et la difficulté de renouer avec les enfants mais aussi la question du burn out. Albert Dupontel et Virgine Elfira incarnent très bien ces deux thèmes.

Dupontel incarne l’employé dépassé mais investi qui se voit refuser un poste auquel il croyait. A travers lui, il est aussi question du remplacement des « vieux lions » par les « jeunes loups ». Déçu et largué, il décide de faire un coup d’éclat, qu’il rate entrainant sa rencontre avec le personnage de Virginie Elfira. Celle-ci cherche désespérément l’enfant qu’elle a abandonné par obligation. Malade et proche de la fin, elle cherche à savoir s’il est devenu quelqu’un de bien. Le dernier personnage principal c’est Monsieur Blin. C’est peut-être le seul personnage que je n’ai pas trop aimé. A part être l’incarnation de la peur de la police, je n’ai pas vraiment compris son importance. Et je dois admettre que je n’ai pas vraiment accroché. D’autre part, même si son apparition est rapide, j’ai adoré le personnage du psy qui part dans des délires sur la personnalité du personnage de Dupontel. L’acteur est excellent et tout son discours est complétement idiot.

L’histoire est rocambolesque au possible. Même si le film s’ancre dans le réel par ses institutions et les lieux, tout le reste n’est pas cohérent. Si on se pose cinq minutes, on se rend compte que rien ne va. Il est complétement impossible que les personnages arrivent à échapper aussi facilement à la police et dans des lieux publics. Et pourtant, le côté burlesque permet de pardonner ces choix.

Je voudrais faire un point sur la mise en scène. Dupontel est à la réalisation et je trouve qu’il est très bon. On passe par des émotions différentes, de l’empathie à la colère en passant par la surprise. La mise en scène est excellente, les jeux de lumière sont parfaits. Bref, c’est une vraie réussite.

Enfin, je tiens à dire que j’avais de très gros a priori sur Virginie Elfira. Je ne sais pas pourquoi mais je n’accrochais pas du tout à cette actrice et dans les rares bandes annonces que j’ai vu de ses films, je n’aimais pas du tout son jeu. Ici, elle est parfaite en femme perdue et prête à tout pour la quête ultime de sa vie. Je pense que je vais donc m’intéresser un peu plus à sa filmographie.

Mention spéciale pour la partie où Dupontel contrôle les bâtiments du Cac 40, faisant écho au tout début du film. Cet ensemble de scène est très bien mené et très drôle. On sent une réelle volonté d’aider Suze à parler à son fils mais aussi une manière de prouver que le vieux lion est encore bon dans son domaine.

Adieu les cons est un petit ovni français. Dupontel est excellent tant en acteur qu’en réalisateur et on passe un vrai bon moment devant ce film. Je vous le conseille pour son humour et pour ses personnages très bien écrits.

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