Vive
les bibliothèques ! Cette chronique commence par un cri d’amour envers ces
lieux de sociabilisation, de découverte et de bonheur. Grâce aux bibliothèques,
nous lecteurs avons accès à des ouvrages qui rencontrent un fort succès en librairie,
sans risquer de dépenser l’intégralité de son salaire… Les bibliothèques
sont de véritables passerelles qui permettent un accès illimité à ces merveilles
que sont les livres. Toute cette introduction pour dire que sans les
bibliothèques, je serais encore en train d’attendre pour lire cet ouvrage qui
me tentait vraiment. Après deux petits mois d’attente, me voici enfin en possession
de L’année de Grâce de Kim Ligget.
Un an d’exil
en forêt. Un an d’épreuves. On ne revient pas indemne de l’année de grâce. Si on en revient…
Ce roman a eu un beau succès. C’est simple, toutes les lectrices
et lecteurs que je suis sur Instagram ou sur Youtube en ont parlé à un moment
ou à un autre. Je suis de nature assez curieuse et pour que tout le monde s’y
intéresse autant c’est qu’il y avait sans doute quelque chose. Je le dis régulièrement
mais il arrive souvent que je sois complétement à contre-sens lorsqu’il est
question de ce type de succès. Mais j’aime quand même découvrir ces livres pour
me faire ma propre opinion. Et j’ai bien fait de lire ce roman !
Le premier point sur lequel je souhaite revenir dans cette
chronique c’est sa classification. Il est catégorisé comme étant un roman dystopique
et Young Adult. Selon la définition que j’ai trouvé, la littérature Young adult
s’adresse à de jeunes adultes au sens très large puisque la fourchette d’âge se
situe entre 12 et 30 ans en fonction de la collection et du genre. Pour moi, ce
roman est à la limite du genre Young adult. Et je considère que ce n’est pas
parce que les personnages sont des ados ou jeunes adultes que le genre est
forcément en accord avec l’âge des personnages. Ici on est face à une société
qui est tout de même violente, qui véhicule des principes plus que critiquables
et je trouve vraiment que 12/14 ans, c’est un peu jeune. Pour moi ce roman
nécessite une maturité que des collégiens ne possèdent pas forcément.
Attention, je ne dis pas que les jeunes ados ne peuvent pas lire ce livre !
Juste qu’il faut faire attention à qui va lire ce livre…
Ce roman se déroule dans une communauté dont on ne sait rien.
On ne peut ni la localiser, ni la dater. Tout ce qu’on sait, c’est qu’elle se
situe aux abords d’une forêt et que les jeunes filles âgées de 16 ans doivent
quitter leur vie pendant un an. Elles doivent se débarrasser de leur magie
avant de se marier ou d’être affectés dans des zones de travail. L’univers est
très bien conçu. Finalement, on n’a pas besoin de plus pour suivre l’histoire
même si de nombreuses questions restent sans réponse à la fin de la lecture. Le
concept de l’année de grâce est autant un concept créé par cette société qu’une
croyance omniprésente pour les jeunes femmes. Elles sont convaincues de
posséder cette « magie » et que l’user jusqu’à la corde va leur
permettre de s’en libérer. La tension est présente et on se retrouve vite pris
par l’histoire. On a peur pour ces jeunes filles ou au contraire on finit par
les craindre… L’environnement est très bien décrit, on visualise très bien les
décors et c’est une des forces du roman.
Tierney, l’héroïne, est convaincue qu’elle ne se mariera pas
et envisage donc son année de grâce comme un sursaut avant d’être exilée aux
champs. J’ai énormément apprécié ce personnage dès le début du roman. Elle est
résignée et finalement sa résignation prend le pas sur tout alors que le lecteur
pourrait s’attendre à un sursaut de bravoure. Elle en a, c’est certain mais
elle n’a pas ce petit déclic final qui la transformerait en héroïne banale de
dystopie. Les autres personnages sont tout aussi bien construit, aucun n’est tout
noir ou tout blanc. Et ça fait plaisir de lire une dystopie qui n’est pas manichéenne.
J’ai eu un petit coup de cœur pour le père
de Tierney. Je l’ai trouvé très intéressant.
En conclusion, c’est un très bon roman, bien construit et
bien écrit. D’une histoire qui pourrait être banale et ressembler à tant d’autres,
l’autrice arrive à en tirer un récit original et prenant. Je ne peux que vous
conseiller cette lecture !
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