"24 décembre. Juliette et Max chantaient à
tue-tête dans la voiture, accumulant les fausses notes et les fous rires."
Un
réveillon de Noël en famille. Quel terrain fantastique pour que tout dérape !
Qui n’a jamais connu ce moment où entre l’odeur de la dinde aux marrons et le
bruit des verres qui s’entrechoquent, une simple remarque sur le parfum de la
bûche peut déclencher une succession de catastrophes ? C’est de cet instant
précis dont Mélanie Guyard se sert pour dérouler son roman. Ici, ce sont les
cadeaux qui entraînent les remises en question des personnages. Et au milieu de
tout ça : Juliette, sommelière dans un restaurant, un faible pour son associé
et mouton noir de sa famille.
J’ai
eu la chance de découvrir ce roman grâce à Babelio. J’ai pu assister à une rencontre
avec l’autrice le 19 mai dans les locaux de Babelio (pratique de vivre en
région parisienne finalement !).
J’ai
lu le roman en quelques jours car j’ai tout de suite senti une connexion particulière
avec Juliette. Une sœur qui réussit tout ce qu’elle entreprend, un frère artiste
à qui l’on accorde un studio frais payés pour qu’il se consacre à son art, un
père un peu effacé et une mère à la limite du tyran. On a tous pensé un jour
que la famille ne nous aime pas pour telles ou telles raisons. Juliette incarne
pleinement cette pensée rendant son personnage assez universel. C’est elle qui
va se retrouver, bien malgré elle, au milieu des rebondissements et c’est elle
qui va devoir rétablir cet équilibre familial qu’elle voulait tant fuir.
Ce
roman parle à tout le monde et avec humour. Tantôt mordant, tantôt émouvant,
Mélanie Guyard dissèque les émotions humaines avec beaucoup de justesse et
emporte le lecteur dans un tourbillon de révolte et d’amour. Les enfants
finissent de grandir, les parents apprennent à ne plus en être (ou du moins à temps
plein). On ne ressort pas indemne de cette lecture. Une chose est sûre, on ne s’ennuie
à aucun moment.
Ce
qui m’a le plus marqué dans ce texte, c’est la subtilité avec laquelle l’autrice
évoque les distances générationnelles. Simon, le frère de Juliette, se
construit autour d’un monde que ses parents ne connaissent pas (Internet et les
convention). Mélanie Guyard arrive à rendre compte de l’incompréhension des parents
sans les faires passer pour des arriérés qui refusent d’admettre que cela
puisse exister. Ce petit clin d’œil à ces métiers du multimédia qui ne cessent
d’exploser (et grâce auxquels certains livres deviennent des incontournables) permet
de leur donner un statut de métier « normal » et cela m’a vraiment
plu.
L’été
approche. Je ne peux que vous conseiller d’emmener De si jolies boîtes sur
la plage (même si le roman se passe à Noël), vous passerez un excellent moment.
Parole de Fourmi !
Rencontre avec Mélanie Guyard
Dans
cette 2e partie d’article, je vais revenir brièvement sur la
rencontre du 19 mai et sur les points mentionnés par l’autrice lors de la
présentation de son roman.
Troisième
de sa fratrie, Mélanie Guyard a préféré aller en scientifique par « peur
de perdre le goût d’écrire » en allant en littéraire. Professeur de son
état, les histoires viennent à elle. De si jolies boîtes est à l’origine un
rêve fait il y a longtemps (plus de 10 ans) ! La voix de l’histoire finit
par s’imposer à l’auteur.
Si
ses romans s’inscrivent dans différents registres, ce n’est pas une volonté personnelle
à l’origine. Elle adapte son style à ses histoires. Ils répondent cependant à
un vrai intérêt de sa part pour le transgénérationnel.
Sur
la fratrie dans De si jolies boîtes, l’autrice affirme que Clémence est
la moins intéressante, que Simon est bon à ne pas être lui-même et que Juliette
a peur du changement de dynamique familial que Noël pourrait engendrer. Ses
personnages se construisent en amont, même s’ils lui laissent une certaine marge
de manœuvre.
Mélanie
Guyard est une autrice à suivre. Très sympathique et pleine de vie, elle donne
envie de lire ses romans. J’apprécie vraiment la chance que j’ai eu de pouvoir
assister à cette rencontre et je vais me plonger sans plus attendre dans ses
autres romans.
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